Etude des besoins en modes d’accueil des enfants de 0 a 6 ans à Fontenay-sous-bois : une méthodologie coopérative. Michel BASS


Cette méthode d’étude fut appliquée en réalité à trois études dans les villes de Bry-Sur-Marne, Villepinte et Fontenay. Il s’agit d’une démarche globale de compréhension des besoins de la population de la ville en ce qui concerne les modes d’accueil des enfants de 0 à 6 ans. Cette démarche fait le lien entre les perceptions des élus, des professionnels et de la population afin de permettre à la ville de bâtir un projet cohérent en matière de petite enfance. Au final, l’AFRESC aide la collectivité à concevoir et chiffrer son projet en vue de contractualiser sa politique petite enfance avec la CAF.



L’étude qui nous intéresse ici a débuté par la mise en place d’une étude socio-démographique. Il s’agit de préciser, au travers de l’étude de la démographie de la ville, les évolutions à attendre concernant la population des enfants de moins de 6 ans.

Elle est suivie d’une étude qualitative à travers une série d’entretiens : 62 personnes (professionnels de la petite enfance, habitants) ont en effet été rencontrées entre janvier et avril 2003, dont 33 lors d’entretiens en face à face et 29 dans le cadre d’entretiens collectifs.

Les personnes et institutions rencontrées lors de cette enquête constituent un panel qualitatif des différentes situations existant dans la commune à propos des modes d’accueil. On y retrouve des professionnels (petite enfance, éducation soin, prévention) ainsi que des parents d’enfants, qu’ils soient usagers des services de la municipalité ou non.

Les entretiens collectifs ont concerné 16 professionnels des structures d’accueil, 2 élus et 13 parents. Ces entretiens nous permettent de mesurer un état à un moment donné des perceptions par catégorie d’acteurs et d’institutions pertinents sur le domaine recherché. L’analyse des données qualitatives de chaque situation perçue produit un point de vue circonstancié sur la situation locale. Ces témoignages rendent compte d’une réalité perçue sur la ville et prennent tout leur sens au regard de l’objet de l’enquête.

Cette enquête qualitative se poursuit par une " vérification " quantitative par une enquête auprès d’un échantillon représentatif de la population. Cette enquête permet de préciser l’importance des besoins, leur répartition et leur pertinence. La passation du questionnaire, en face à face, a été réalisée par 15 enquêteurs répartis dans tous les quartiers de la ville. L’échantillon, constitué de 600 questionnaires validés, représente environ 13,5% de la population de référence des enfants de 0 à 6 ans.

Nous avons soumis ces données à deux traitements statistiques. D’abord un tri à plat pour chacune des réponses au questionnaire, puis un tri croisé afin de dégager des éléments de réponse pertinents sur certaines questions.

Les résultats, s’ils montrent une satisfaction globale des utilisateurs de modes d’accueil (54,3 % des personnes interrogées sont satisfaites contre 4,3 % pas du tout satisfaites) laissent apparaître des manques tant du point de vue quantitatif (insuffisance de places…) que - surtout - qualitatif : la répartition des lieux dans la ville, l’adaptation de ces lieux aux nouveaux besoins des parents (horaires, temps de travail, etc.). Mais plus encore : les procédures d’information et d’inscription, les délais de réponse, le coût sont des motifs de souffrance pour les parents de jeunes enfants. Les parents se sentent un peu abandonnés face à la question de la garde de leurs jeunes enfants. Ils apprécient la compétence des professionnels … à condition d’y avoir accès.

Le nouveau contrat que la ville va passer avec la CAF permettra d’avancer dans les réponses à ces besoins.

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