EDITORIAL Février 2013 - Michel BASS

EDITO février 2013

 

Les scandales sanitaires se suivent, de plus en plus fréquents.

Un nouveau ministre est en activité depuis bientôt 1 an et rien n’a été changé ni même annoncé, sauf à la marge (abandon de la convergence tarifaire, c’est à peu près tout).

Des maisons pluridisciplinaires de santé fleurissent comme des pâquerettes sans réel projet de santé, et avec un cahier des charges minimal.

Les réseaux de soins palliatifs à domicile voient leurs crédits amputés chaque année.

Le réseau de santé mentale de la Drôme a été fermé par l’ARS au bout de juste 3 ans d’existence.

La médecine continue à proclamer qu’elle nous soigne le mieux du monde, les labos pharmaceutiques à sortir les contre génériques pourtant dénoncés par la cour des comptes, les médecins à prescrire des médicaments inutiles ou dangereux, les agences de l’état à autoriser ces médicaments, et la HAS à fabriquer des recommandations qui ne touchent aux pratiques médicales qu’à la marge de sa volonté de rationaliser la performance médicale.

Les ARS continuent à être des monstres bureaucratiques.

Bref la médecine et le système de santé continuent inexorablement de la même façon qu’il y a 20 ou 40 ans.

 

Il y aurait de quoi baisser les bras !

Mais à l’AFRESC, nous continuons d’essayer, contre vents et marrées, sur les terrains où nous sommes conviés, de fabriquer du différent, du nouveau. Afin qu’éventuellement, un jour, quelqu’un puisse dire : cela a changé, on a vraiment pris une autre direction pour nos pratiques.

 

C’est ce que nous aidons à réaliser en ce moment dans le pays de La Roche-sur-Yon (Pays Yon et Vie). Nous arrivons au terme d’un accompagnement d’un projet de santé du pays qui permet de promouvoir concrètement des changements des pratiques des médecins et autres acteurs de la santé. Vous pouvez trouver toute l’information sur ces liens :

http://www.paysyonetvie.fr/media/16_problematiques_de_sante__006972900_1555_15022013.pdf

et

http://www.paysyonetvie.fr/media/projet_sante__dossier_complet__006949600_1146_18022013.pdf

 

Vous trouverez également 4 nouveaux textes de M.BASS, quelques « ficelles » de réflexion pour agir différemment en santé et dans le système socio-économique plus général.

Un premier texte présenté dans un organisme de formation de l’industrie aéronautique sur les conditions d’une évaluation des pratiques. Lisez-le et comparez avec les procédures d’évaluation que vos tutelles vous imposent (évaluations de l’ANESM, ou dans les ARS) ou les procédures qualité (certifications ou accréditations). Voyez ce qui cloche. Essayez de comprendre ce qui motive ces institutions à penser et à agir de la sorte. Et essayez d’en sortir…

Un deuxième texte, communiqué au congrès de la médecine générale de Nice en 2012 essaie de réfléchir à la dimension des pratiques médicales en « santé mentale ». Si la médecine psychiatrique a évolué, la place des malades mentaux dans leur environnement de vie reste largement problématique. Mais alors sont-ils en si bonne santé que cela ? Cette question de la place des malades mentaux dans la cité préoccupe largement les politiques. Pourquoi préoccupe-t-elle si peu les soignants ?

Un troisième texte tente de développer ce qui fait la spécificité de la pensée en promotion de la santé et tente de la distinguer des discours habituels de la santé publique ou de la médecine sociale. Il s’appuie sur la pensée d’un philosophe américain (C.LASCH) qui a finement analysé les conséquences de ce qu’il appelle le développement d’une société thérapeutique qui invalide bien souvent les compétences des gens à résoudre leurs problèmes tout en dénonçant leur démission.

Le dernier texte s’interroge sur les causes de l’incurie de notre système de santé, sur les raisons qui rendent tout changement si difficile.

 

Bonnes lectures !

 

Michel BASS

 

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